Designer graphique, artiste et chercheure, diplômée de l'(EnsAD) en 2020. Spécialisée dans les questions
d’identités et de représentations d’espaces et territoires physiques ou conceptuels, mon parcours a été marqué par des études en sciences humaines, en histoire de l'art et en anthropologie, avec trois années à l'Ecole du Louvre avant de me diriger vers le design graphique et la cartographie.
Toujours animée par la volonté transversale de mêler design et sciences sociales,
recherche et transmission, ma pratique mêle design de commande, design de la recherche,
résidences artistiques.
Je travaille autour des questions de la représentation, comment transmettre, rendre
intelligible l'identé d'un lieu, d'une idée ou d'un sujet d'étude.
Réfléchir la mise en relation de différentes échelles et structures, chercher à
comprendre comment elles interagissent les unes avec les autres en essayant au mieux de créer des représentations qui résonnent avec ces structures pour
offrir de nouvelles perspectives et compréhensions de l'espace, de l'objet ou du sujet
d'étude.
Dans cette même idée, j'attache une grande importance aux projets collaboratifs, qui par
le travail commun apportent leur propre système de résonnance.
Les techniques artisanales, enracinées dans la matérialité sont aussi au coeur de ma
pratique, le développement, dans le sens du code et de la programmation intègre pour moi
cette matérialité artisanale, dans son façonnage et sa construction progressive et minutieuse.
Designer graphique web/print diplômée de l'EnsAD, je suis également chercheure spécialisée dans les questions de la représentation, de la cartographie et de la relation entre design et sciences sociales.
N'hésitez pas à me contacter pour tout projet de développement web, conception d'identité graphique ou projet de collaboration dans les domaines de la recherche en design graphique.
contact @ jo.rigonvaerman@gmail.com
La ville, on circule, on se déplace, on voyage, on transfère, on erre, on marche, on déambule, on visite de point en point et de plan en plan. Autant de fonctions qui viennent former une matérialité commune où viennent se confronter des multitudes de signes et de représentations mentales qui orientent notre désorientation. Devant le constat d'une ville insaisissable, les cartes de transports imposent une synthétisation visuelle qui encadre les désirs de mobilité de ses habitants. Se cachant derrière une neutralité fonctionnaliste d’ingénieur la carte de transport par son omniprésence banale fixe un rare portrait de l’immensité d’une ville. Par le biais d'exemples transnationaux, de comparaisons iconographiques, de typologies visuelles, d’études de cas et de témoignage de designers spécialisés... Cette recherche vient déconstruire avec les outils du design graphique les enjeux qui traversent la représentation d’un territoire et de ses usages. Cette grande mise en comparaison nous ramène à des évidences oubliées, celles que toute image est une construction et que toute construction a un ouvrier et un commanditaire et nous rappelle que manipuler une représentation impacte l'Imaginaire de la Cité et la perception de l'espace que s'en fait le citoyen. La ville est un écosystème fragile que chacun est prêt, par intérêt, à dessiner suivant ses propres besoins.
Design orienté est un groupe de recherche en design souhaitant questionner les influences et les enjeux qui orientent le designer au moment de sa production. Ce questionnement est né des regards croisés de jeunes designers désirant comprendre comment il serait possible d’exercer une pratique de manière non-destructive et positive dans nos sociétés.Créé autour d’un projet de recherche lancé dans le cadre du post-master Design en contexte urbain, à L’ENSAD Paris, autour du sujet de la cartographie et des transports en commun.
Intérieurs
Mineralen, Lausanne
Travail autour des rythmes, de la frontière, de la lisière. À la fois la lisière extérieure du parc de l’Abbaye, et l’Abbaye elle même, sa continuité comme sa porosité. D’où voit-on l’Abbaye et que voit-on depuis l’Abbaye…
La question de la fenêtre, de l’ouverture, de la respiration.
Les visions des artistes aussi, qui ont occupé les lieux, les formes qui se sont superposées à celles de l’Abbaye, le dialogue qui s’est créé entre ces entités.
Les histoires, les propositions, les luttes qui s’y sont succédées.
le tracé des chorégraphies, des danseurs en résidence.
Mais aussi la fenêtre digitale de l’Abbaye,
quand on la cherche sur la plus grande fenêtre ouverte
sur le monde —
[ Google Image ]
qu’y observe-t-on ?
Plutôt des photos de l’extérieur ?
De l’intérieur ?
Des vues d’expositions, des vues historiques ?
Des images en couleurs, en noir et blanc ?
Si nous imaginons encoder ces éléments, en suivant un imaginaire proche de celui d’une partition,
fil conducteur de cette résidence, une partition écrite par les différents rythmes du lieu. Les rythmes de sa structure, de sa lisière, de ses bâtiments, de ses ouvertures, de ses respirations, le rythme de ses vitraux, du motif de ses sols, des traces du temps sur ses murs.
Comment résonnerait cette partition, quelle serait la mélodie de l’abbaye, pourrait-on imaginer encoder une partition MIDI qui nous donnerait accès à cette dimension de l’Abbaye.
Dans la proposition formelle aussi, une partition représente un espace à la fois frontal et linéaire. Un espace de rythmes, de formes, de signes organisés les uns par rapport aux autres mais qui se répondent.
On imaginerait ainsi le lieu à travers ses résonances, une idée séduisante dans un lieu qui fut le gardien des chants et des silences, des partitions et de leurs échos d’une vaste typologie d’occupants à travers les siècles.
Workshop suivi d'une publication
Lire la ville, Ler a cidade, Kudjodza a doropa
Première page de l'article paru dans la revue Polygraphes, approches métissées des actes graphiques
Texte écrit par César Cumbe pour les grandes éditions de l'évènement Inscriptions en Relations qui précède la présentation de notre travail
Aperçus de l'article et extrait du plan linéaires
Participation à l'évènement Inscriptions en Relations organisé par l'association Civic City au palais de la Porte Dorée, à Paris en février 2020
Workshop
Typologie du travail, présent et futur
Co-Direction de Workshop avec Ruedi et Vera Baur pour les M2 artistique et responsabilité de l'école Cifacom
Performance
Nuits des sciences sur le thème de l'incertitude ENS • 2022
L’incertitude, c’est le doute méthodologique, moteur du progrès des connaissances. C’est aussi la propriété la plus fondamentale de la matière à sa plus petite échelle, celle de la physique quantique. L’incertitude, c’est celle que le géologue, le sismologue et le spécialiste de météorologie cherchent à lever. Et c’est aussi l’information que le statisticien sait tirer du bruit. L’incertitude, c’est celle de l’interaction entre un agent infectieux et le système immunitaire de son hôte. Et c’est aussi l’ambiguïté perceptive que le cognitiviste étudie. L’incertitude, c’est celle du décideur, public ou privé, qui doit choisir sans connaitre à l’avance les conséquences de sa décision. Et aussi celle de la personne en situation de pauvreté qui ne peut jamais se permettre de prendre le moindre risque. L’incertitude, c’est celle de l’artiste, qui ne sait jamais à l’avance comment son oeuvre va se développer. Et c’est aussi celle du spectateur qui ne sait pas qu’il participe à une performance artistique. À travers ce thème, la Nuit de l’ENS montrera comment les recherches académiques, les ressources de la connaissance en sciences et en lettres, permettent d’affronter, de se confronter et même de s’adapter. En un mot, de vivre avec l’incertitude.
Est-il possible de procéder à une lecture du paysage à travers les formes graphiques qui pourraient
en être extraites ?
Et à partir de ces éléments graphiques, serait-il possible de réécrire un paysage ?
C’est de ces questionnements qu’est né mon travail de diplôme [Re]Composer.
Le point de départ de ce travail a consisté en une analyse approfondie des formes de l’espace rural,
j’ai souhaité par le dessin en extraire les formes, les motifs graphiques de ces territoires qui
pourraient me permettre d’en comprendre
la construction, les logiques et les flux qui les animent. Qu’est ce que la forme peut nous révéler
d’un territoire, de son fonctionnement,
de la manière dont il est cultivé ou entretenu. Vient ensuite l’étape de la comparaison au sein de
ce vocabulaire de formes nouvellement constitué; les points sur lesquels elles se rejoignent,
ceux sur lesquels elles diffèrent. À la suite de cette étude comparative, il s’agira de confronter
ces analyses, les mélanger, les mettre à l’épreuve; parfois de manière mécanique et aléatoire
ou au contraire dans une démarche sensible et instinctive; pour ainsi tenter de faire émerger des
possibilités nouvelles de structures agricoles, imaginaires, utopiques ou envisageables.
Vient finalement la dernière partie de mon projet, [Re]Composer, proposera des recompositions de
paysages, des espaces qui seront le fruit de ces études comparatives.
Ces compositions pourront être utopiques ou au contraire dystopiques mais chacune sera l’expression
d’un parti pris concernant une façon de produire, de concevoir l’espace qui nous entoure,
une possibilité d’aménagement de notre environnement. Il est question d’envisager la cartographie
non pas uniquement comme la mise en images d’un ensemble de data, non pas comme un constat,
mais plutôt comme un élément moteur qui pourra agir, dans un premier temps peut-être seulement sur
les esprits mais aussi peut-être à terme sur des parties de ces territoires dont elles sont les
illustrations.
Permettre aux occupants de ces territoires de se réapproprier ces communs qu’est le paysage qui les
entoure.
[Re]Composer est un projet où se répondent sans cesse les espaces du réel,
du symbolique et de l’imaginaire et n’est ce pas là
l’essence même du design graphique que de circuler entre ces trois dimensions ?
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Pour résumer le projet de ce mémoire, j’ai souvent répondu, dans une volonté de brièveté et de
simplification :
« Je travaille sur l’image dans l’image ». Chacun a pu y voir ce qu’il a voulu, certains m’ont
donné des pistes très différentes de celles auxquelles j’avais pensé. Dans cette formule bien
généraliste, beaucoup ont pensé à l’exemple très célèbre de la boîte de vache qui rit dont les
boucles d’oreilles sont elles-mêmes constituées de boîte de vache qui rit et ainsi de suite.
J’ai une grande affection pour cette illustration, dont une plaque en métal ronde a longtemps
orné les murs de ma chambre.
Cela dit, la direction que j’ai souhaité donner à cette réflexion exclue justement ce phénomène
de mise en abyme. J’ai voulu que mon travail se porte sur une image, un bout d’image, un cadre
dans le cadre comme on peut en voir de nombreux exemples dans les scènes de genre de la peinture
du xviie siècle.
Cela peut aussi être un détail, qui particulièrement ne semble pas s’accorder au reste de la
scène qui se joue. Qui semble vouloir dire autre chose et qui pourrait être perçu comme autonome
en rapport au reste de l’espace qui le contient.
Le premier travail consiste ainsi à définir ce qui fait une image dans l’image. Pourquoi cette
partie du cadre, ce détail, d’une oeuvre pourtant une et indivisible semble être à part, ou
plutôt, peut être possiblement lu comme autonome,
comme une part de l’image, de l’oeuvre, qui aurait son propre discours. Je m’attacherai à
traiter tout support de type pictural, photographique, graphique dans le sens de l’affiche.
Les typologies d’exemples sont multiples. Mais toutes ces images proposent des limites, des
bords, un cadre et dans ces limites, une action se joue, un décor se construit, un discours est
proposé, une pensée déclamée. Chaque élément de cet espace interagit avec les
autres. Chaque coup de pinceau, chaque reflet, chaque aplat de couleur, chaque ligne. Chaque
détail, chaque acteur de la constuction graphique a son rôle à jouer. Ceci étant, nous
analyserons,
et ferons parler ses images sous l’angle de la représentation théâtrale. Quel est le rôle de
chaque image dans l’image. En parallèle à cette typologie de nombreuses questions se dessinent.
Une image dans
l’image est-elle forcément une image secondaire ? Une image dans l’image peut-elle avoir le rôle
principal ? Comment définir l’image secondaire ? Comment définir un détail autonome ? Quel est
le pouvoir de
ce détail autonome? L’image dans l’image est-elle liée aux plans de la représentation ? Que
penser de la question du trompe-l’oeil ?
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